La Charte Familiale

Les associés de l’entreprise familiale ont une chose en commun : exception faite de la génération des fondateurs, ils ont tous rejoint l’aventure au fil des donations ou des successions et n’ont finalement jamais choisi délibérément d’être associés. (en savoir plus sur les spécificités des actionnaires familiaux). La cohésion entre ces associés est donc l’élément essentiel du socle actionnarial. Cette cohésion, nous en sommes convaincus, est avant tout liée à un projet d’actionnaires clair et puissant.

De nombreux outils existent pour mettre en place et faire perdurer cette cohésion autour du projet d’actionnaires. La pièce maîtresse de cette boîte à outils est la charte; communément appelée « Charte des associés familiaux », « charte familiale » ou « constitution familiale ». 

Cette charte n’est autre que la formalisation du projet d’actionnaires et permettra de rassembler les associés autour d’un document commun. Voici un aperçu sur tout ce qu’il y a à savoir sur la charte familiale.

Pourquoi établir une charte familiale ?

La charte familiale a pour unique but de fédérer les actionnaires familiaux en un bloc souvent majoritaire, dont la stratégie (stratégie des actionnaires et non stratégie de l’entreprise) sera clairement définie, connue de tous les signataires, et donc mieux comprise (nota. des dirigeants du groupe familial). 

Le travail lancé au moment de son écriture est souvent la première occasion pour certains associés de travailler ensemble et surtout de comprendre ce qu’est leur rôle d’actionnaire…

Cela permet ainsi de se rassurer sur leur capacité à « produire ensemble pour la communauté »

Quand écrire une charte familiale ?

  • Lorsque « tout va bien » et que les associés souhaitent se projeter
  • Pour parachever une transition significative comme par exemple la vente de l’activité historique en organisant la nouvelle page qui se tourne
  • Après la traversée d’une difficulté au niveau de la famille, de l’actionnariat ou de l’entreprise afin de mettre au clair certains éléments (emploi des familiaux dans l’entreprise par exemple )
  • Soit pour la mettre à jour, le plus souvent tous les 5 ans (c’est un document vivant, il doit aussi s’adapter en cohérence avec le collectif actionnarial qu’il fédère)

La charte familiale, c’est quoi ?

La Charte : c’est la constitution, l’inspiration, la vision qui rassemble les actionnaires.

A chaque famille, à chaque projet, à chaque actionnariat correspond sa charte d’actionnaires (sa vision, ses valeurs, ses schémas d’organisations…). Cela doit être défini en regard de la situation spécifique, de l’ambition et des objectifs que se donnent la famille. D’une manière générale, il est important de noter que cette charte contient généralement des principes généraux à priori sans valeur juridique, mais elle peut aussi contenir des modalités plus précises qui pour leur part pourront avoir une valeur juridique, ou être traduites de manière juridique. 

Elle peut être signée « formellement » par les familiaux afin de leur permettre de matérialiser leur engagement individuel voire de les inciter à la respecter et à la faire respecter.

Schéma d'une vision de famille

Que contient la charte ?

Voici quelques grands sujets qui composent usuellement une charte familiale.

  • Propos introductifs de la charte familiale : Histoire /valeurs du groupe, valeur fédérative de la charte autour d’un bien commun et au-delà de sa valeur patrimoniale…

  • Articles de la charte familiale relatifs à la vision d’actionnaires : Vision, objectifs et définition d’une ambition commune

  • Articles de la charte familiale relatifs à la gouvernance : Organisation des relations entres les actionnaires familiaux, avec les autres actionnaires éventuels, et organisation des relations avec l’entreprise (ou les entreprises)…

  • Articles de la charte familiale relatifs aux membres de la famille Salariés / dirigeants : critères de recrutement / critères et processus pour la sortie des familiaux, modes de fonctionnement…

  • Articles de la charte familiale relatifs à la propriété des actions : Structure / mode de détention des actions, politique de distribution, organisation de la liquidité des actions (cotées ou non cotées), conditions d’entrée / sortie du capital, principes de gestion du patrimoine familial…

  • Autres articles de la charte familiale : Communication aux signataires de la charte, durée et révision de la charte, les modalités de résolution des conflits, de médiation, les arbitrages… Mais aussi les chantiers identifiés lors du processus à ouvrir ou poursuivre par la famille.

En conclusion : les erreurs à ne pas commettre lors du travail sur les chartes familiales

Pour conclure ce tour d’horizon sur la charte familiale, nous vous livrons quelques erreurs à ne pas commettre (et que nous rencontrons régulièrement).

  • Les « chartes d’adhésion » rédigées par un seul des  associés et/ou par un consultant, puis « proposées » aux autres.
  • Les « chartes prétexte », faute d’appropriation (« Ca…, c’est fait!»)
  • Les chartes (trop) figées: à revisiter environ tous les 5 ans
  • Sans oublier  le « copié-collé», emprunté à d’autres familles ou trouvé sur internet

 

Comme nous l’évoquions dans l’introduction, la charte familiale n’est autre que la formalisation du projet des actionnaires. La valeur d’une charte familiale ne réside donc pas dans sa police ou le nombre de pages qu’elle contiendra mais bien dans le travail du collectif qui aura permis de l’établir

Alors, qu’attendez-vous pour lancer cette réflexion avec votre famille/ vos associés ?

Le bilan d’étape

  • C’est notre « rapport de fin de mission », qui évalue (et valorise…) la résolution des problèmes posés, tels que décrits par le diagnostic (qui du coup est mis à jour) …
  • … tout en ouvrant aussi sur les nouveaux enjeux qui restent à aborder ou sur les nouvelles problématiques qui découlent du travail effectué…
  • … afin de garder en mouvement le collectif suite à la démarche.
  • C’est donc bien un « bilan d’étape », dans un processus en mouvement, car ce qui compte c’est la dynamique dans laquelle est placée la famille, pas le fait que Family & Co ait achevé une phase de sa mission !

La synthèse Family & Co

  • Tenant compte à la fois des enjeux identifiés, du contexte d’action et des ressources et contraintes, ce document synthétise les envies des actionnaires, leurs axes de réflexion et dessine les schémas d’organisation utiles pour résoudre ou anticiper d’éventuels problèmes.
  • Il intègre un plan d’action pour permettre à la famille d’approfondir ou concevoir les éléments de projet ou d’organisation qui sont adaptés dans sa situation.

Les entretiens Family & Co

  • Cette analyse complète vise à examiner la situation réelle de l’actionnariat en profondeur, à partir d’un croisement d’entretiens individuels complets et structurés et de moments collectifs
  • Issue d’une expérience de plus de 15 ans auprès des familles, cette grille d’analyse individuelle couvre de façon globale l’ensemble des aspects de la relation entre famille et entreprises, lorsque nombre d’intervenants sur notre marché, issus d’une expertise en particulier, adoptent des prismes techniques plus marqués et se concentrent sur telle ou telle dimension de cette relation.

La matrice des enjeux

  • A partir du diagnostic partagé, les principaux enjeux sont identifiés et discutés
  • Ils sont ensuite hiérarchisés dans la matrice des enjeux de Family & Co (en savoir plus ici)
    La « Matrice des enjeux » classe ces derniers, quelle que soit leur nature, en fonction de la maîtrise qu’en ont les responsables et de l’impact que leur « non résolution » peut avoir sur la vie de la société… ou de la famille.

Le diagnostic initial

  • Le point de départ est le diagnostic effectué par le responsable, seul ou avec F&Co.
  • Celui-ci est ensuite partagé avec le Partner Family & Co, avec lequel il donne lieu à une lecture critique.
  • Le diagnostic est finalement co-construit, c’est-à-dire fait l’objet d’un consensus entre les deux.