Lorsque l’on parle de branches d’entreprises familiales, il faut commencer par distinguer d’un côté la donnée généalogique, incontestable, et de l’autre côté l’organisation du capital par branches, choisie.
L’organisation du capital (et du pouvoir) par branches dans les entreprises familiales est une construction intellectuelle (donc imaginaire) fréquente qui semble évidente, mais qui peut être challengée dans certaines circonstances. Rien ne postule une organisation du pouvoir ou des droits financiers qui soit systématiquement calquée sur la généalogie des familles.
Nous rencontrons fréquemment cet attachement aux branches des entreprises familiales comme référence capitalistique. Manifester un tel attachement, c’est reconnaître la branche en tant que valeur, en tant “qu’unité de mesure” : les héritiers d’une personne, la “tête de branche”, considèrent qu’ils partagent un intérêt supérieur entre eux, lui-même hérité de cette personne. Ils s’organisent pour faire vivre durablement cet intérêt, pour lui appliquer un régime unique et faire vivre les branches les unes vis-à-vis des autres, par exemple en termes d’organisation du pouvoir droits de vote (quel que soit le pourcentage détenu par chaque branche), de composition des organes de contrôle ou de direction de l’entreprise, etc…
Ceci suppose donc de surmonter la diversité factuelle entre branches pour leur attacher une importance qui dépasse ces différences, et ce, au motif qu’elles sont une branche.
En un mot, d’où vient et où conduit la curieuse, mais pourtant fameuse,“logique de branche” ?