Notre associé Frédéric Lucet a répondu présent à l’invitation de The Board Network d’intervenir en tant que fondateur de Family & Co à un dîner jeudi 17 janvier au Sénat. Son intervention avait pour objet le partage de son expérience sur les particularités de la gouvernance des entreprises familiales devant une quarantaine de dirigeantes et administrateurs.
Voici un court résumé de cette intervention :
L’actionnariat familial est une posture unique de l’actionnaire, qui explique certains péchés mignons sur lesquels il faut être vigilant en tant qu’administrateur.
Comprendre qui est l’actionnaire familial est clé pour une telle position :
- Un actionnaire fortuit (hors 1ère génération), qui n’a pas choisi de le devenir
- Un actionnaire pourtant durable, ou à qui on demande de l’être
- Un actionnaire peu apte à distinguer la stratégie actionnariale et la stratégie opérationnelle
- Un actionnaire avec une grande diversité de compétences, positionnement, âge, motivation
- Parfois un actionnaire « visible » (exemple des sociétés éponymes)
- Parfois également actionnaire des sociétés cotées
En pratique, à quoi peut-on s’attendre et d’où peut venir le danger ?
- Des familiaux eux-mêmes qui s’enferment dans une logique
- D’actionnaires minoritaires se sentant maltraités (souvent à juste titre) et qui se rebellent
- De managers mal « drivés » qui vont faire la stratégie actionnariale (en dehors de leur job)
- De fonds activistes sur les sociétés cotées ; s’attaquent de plus en plus à la gouvernance
Quels péchés mignons dans les sociétés familiales ? et quel rôle pour les administrateurs d’entreprises familiales ?
- Combattre la pensée unique (et les biais cognitifs et comportementaux)
- Les fausses évidences : « la direction par un familial c’est mieux, conserver l’entreprise en famille c’est mieux etc.
- L’excès de « temps long » ; pour virer un dirigeant, procéder à un virage stratégique, une acquisition ou la cession d’un métier
- Les mythes et fantasmes positifs ou négatifs liés à la relation entreprise/famille
- La gouvernance souvent vécue comme un formalisme à respecter, sans réelle valeur ajoutée dans la conduire des affaires ou la prise de décision
Conclusion :
Dans le contexte particulier de l’entreprise familiale, l’administrateur extérieur doit donc avoir une compréhension vigilante de l’entreprise, son environnement et ses actionnaires. Enfin, son devoir au regard de ce qui précède est surtout d’être différent.
- En savoir plus sur les entreprises familiales
- Les 10 commandements pour la pérennité de l’entreprise familiale
- Article concernant TheBoardNetwork paru dans Les Echos